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17 mars 2013 7 17 /03 /mars /2013 18:34

 

DOYENNE DE PLŒUC

 

Le Diocèse de Saint-Brieuc pendant la période révolutionnaire : notes et documents, tome II, Conférence ecclésiastiques de 1892, Imprimerie-Librairie-Lithographie René Prud'Homme, Saint-Brieuc, 1895

 

 

En 1790, il y avait au moins vingt-et-un prêtres dans les paroisses qui actuellement forment le doyenné de Plœuc.

Dans ce nombre sont compris tous les prêtres qui, sans titre de recteur ou de curé, résidaient dans les paroisses et étaient de précieux auxiliaires pour les prêtres chargés du ministère paroissial. Les prêtres qui administraient les trêves qui ne font plus partie du doyenné de Plœuc, (Gausson était une trêve de Plœuc et Saint-Brandan une trêve de Plaintel) ne sont point comptés dans le nombre cité plus haut.

 

PLAINTEL

 

Plaintel avait pour recteur M. Cormaux en 1790, et pour curé M. Basset. Ils étaient aidés dans le ministère par MM. Toussaint Morin, J. J. Morin frères, G. Gouédart et Jean F. Dounio, tous prêtres originaires de la paroisse de Plaintel.

En 1791, les mêmes exercent le ministère à Plaintel, et en plus un M. Dutertre qui avait déjà paru en 1788.

Le plus célèbre est sans contredit M. Cormaux, qui est une des plus vénérables et des plus touchantes figures du martyrologe révolutionnaire en Bretagne. Sa vie a été écrite par plusieurs auteurs ; aussi je n'en donnerai qu'un petit résumé.

 

M. François-Georges Cormaux naquit à Lamballe, le 10 novembre 1746, fit ses études avec un grand succès au collège de Saint-Brieuc, devint prêtre, fut nommé vicaire de Meslin et obtint au concours la cure de Plaintel en 1779. C'était un homme d'un grand talent oratoire. Il fut appelé à prêcher dans la cathédrale de Saint-Brieuc, le 9 juin 1 790, à l'occasion des élections. Il le fit avec tant de succès qu'il fui nommé président du District de Saint-Brieuc. Mais voyant que les affaires tournaient mal, il mit sa démission et prépara ses paroissiens à la terrible épreuve qu'ils allaient avoir à subir. Dieu bénit le zèle du saint recteur et la paroisse de Plaintel fut signalée entre toutes par sa fidélité religieuse et sa résistance énergique au schisme.

Au mois de juin 1791, la veille de la Pentecôte, M. Cormaux reçut l'ordre de cesser ses fonctions ; il se rendit à Saint-Brandan, trêve de Plaintel, où il croyait pouvoir le jour de la Pentecôte administrer la première communion aux enfants. Mais comme il se disposait à monter à l'autel, la maréchaussée arriva pour le saisir. Il se sauva, se rendit à Quintin le soir, et demeura pendant cinq mois caché chez un gentilhomme des environs.

Le père Picot de Clorivière, jésuite, l'appela à Paris ; il s'y rendit en passant par Rennes et y arriva le 6 novembre 1791. Pendant près de trois ans il donna des retraites et des missions dans les couvents avec un zèle infatigable. Il allait dans les maisons particulières consoler et administrer les malades. Il écrivit aussi plusieurs lettres à ses paroissiens de Plaintel pour leur témoigner sa joie de les savoir inébranlables dans la foi. Son dévouement pour la gloire de Dieu el le salut des âmes l'empêchait parfois de prendre les précautions alors si nécessaires. Plusieurs fois on lui reprocha ses imprudences. C'est dans une de ses courses qu'il fut arrêté le vendredi 9 août 1793, à Francouville.

L'abbé Cormaux revenait de Pontoise où il était allé administrer une religieuse malade : le maire de Francouville lui demanda d'où il venait : Il répondit qu'il était prêtre, curé de Plaintel, en Bretagne. — Pourquoi m'avez-vous dit ce que je ne vous demandais pas, lui dit le maire tout bas : je voyais bien que vous étiez prêtre ; mais je voulais vous sauver. Le recteur de Plaintel fut conduit en prison à Pontoise, de Pontoise à Versailles et de là à Paris. Il fut encore un apôtre dans les prisons et touchait même le cœur de ses geôliers. Enfin, le 9 juin 1794, le saint confesseur parut devant le tribunal révolutionnaire. Il fut guillotiné le même jour. Trois heures suffisaient alors pour le jugement, la condamnation et l'exécution.

M. Cormaux eut pour successeur à Plaintel un curé intrus, nommé Le Fèvre, prêtre de la congrégation des Eudistes, alors principal du collège des Côtes-du-Nord. Il ne fut pas longtemps à Plaintel. Arrivé vers le commencement de juin, il disparut vers la fin d'août sans avoir exercé aucun ministère. Il n'avait jamais pu réunir que deux ou trois partisans. C'est alors sans doute qu'eurent lieu dans Plaintel ces fameuses processions nocturnes qui se rendaient aux chapelles en chantant ces étranges litanies :

Des habits bleus et des juroux

saint Cormaux, délivrez-nous.

 

M. Basset, né à Quessoy, était curé de Plaintel dès 1776. Il ne prêta point le serment civil, cessa son ministère public vers le 1er juin 1791 et demeura caché dans la paroisse où il continua d'administrer les sacrements. Le lieu ordinaire de sa retraite était la Ville Hamon, village situé à un kilomètre du bourg de Plaintel. La famille Perrin qui l'habitait alors, l'habite encore aujourd'hui. Pendant que l'abbé Basset disait la messe ou administrait les sacrements, des enfants montaient la garde, et Anne et Etienne Perrin ont souvent fait sentinelle. Plusieurs fois les bleus y firent des visites, mais toujours sans succès. Les prêtres n'y étaient plus ou étaient cachés dans des souterrains si bien dissimulés qu'ils échappaient aux perquisitions les plus minutieuses. On n'a aucun acte religieux de ces temps agités ; mais plusieurs se sont conservés par tradition. C'est ainsi que Jean Tanguy affirme que son père, François Tanguy, a fait sa première communion à la Boixière, et que sa mère, Jeanne Peirio, a élé baptisée à la Saudrais.

M. Basset après la Bévolulion devint recteur de Plaintel et mourut le 22 janvier 1806.

 

Quant aux autres prêtres de Plainte!, ils ne prêtèrent point serment et exercèrent le ministère jusqu'en 1792, excepté M. Donnio, dont on ne trouve plus la signature dès 1791. M. Gouédart et les deux MM, Morin qui habitaient des villages (M. Gouédart la Ville Gourelle et les MM. Morin le quartier Chanot, dit-on,) firent du ministère jusqu'au milieu de l'année 1792, époque ou ils durent se cacher pour échapper à la fureur des patriotes. Un acte du 12 octobre 1792 constate que l'on baptisait encore à l'église ; mais au mois de novembre la formule devient complètement civile. Cependant pour les déclarations de naissance, les témoins étaient presque toujours un homme et une femme qui n'étaient certainement autres que le parrain et la marraine de l'enfant.

Après la Révolution, l'un des MM. Morin fut recteur de Languenan où il mourut. M. Gouédart mourut recteur de Plaintel en 1824.

 

Les autres événements dont la tradition est très bien conservée sont ceux-ci : Un prêtre fut pris dans un souterrain au bourg et conduit à Saint-Brieuc. Les statues de l'église furent employées à faire un feu de joie sur la place du bourg, et les bleus dansèrent autour de ce feu. Les habitants préservèrent la statue de Notre-Dame de Beauchemin ; ils la cachèrent dans un fût qu'ils enterrèrent dans le champ dit Clos de la Chapelle. Nous ne citons point ici la bataille de Saint-Gilles qui n'eut lieu que vers 1818.

 

Autres pages : La HarmoyeLe BodéoL'Hermitage, PloeucLanfainsPlaintel

 

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