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2 avril 2013 2 02 /04 /avril /2013 12:26

CHAPITRE XIV

Pléneuf

Oublierons-nous Pléneuf, notre chef-lieu de commune et notre chef-lieu de canton auquel le Chemin des Romains que nous parcourons depuis le Poirier nous à fait tourner le dos pour visiter Planguenoual, Morieux et les Ponts-Neufs ?

Pléneuf (PIou, par corruption Plé, Peuple, Navium, de navires) est par excellence le pays des marins, ces travailleurs de la mer, « anoblis par leur noble métier », ainsi que les Vieilles Réformations en font foi.

En montant du Val-André à Pléneuf, on découvre du haut de la côte une série de collines s’élançant jusqu’à la mer, soulignées par les ombres de leurs vallons et animées de plusieurs moulins à vent que la brise laisse rarement chômer.

A ce point élevé d’où l’on aperçoit le village du Val-André, la Ville-Pichard, et par delà les falaises de Dahouët, celles du Port-Morvan, la baie de Saint-Brieuc et le pays lointain d’en face, l’élégant Rosmeur doit à un architecte de goût, celui de la coquette et neuve église paroissiale, son cachet discrètement claustral tout en restant suffisamment mondain.

A un demi kilomètre du bourg, sur la route de Saint-Alban, le nouveau Guémadeuc, l’ex-Cloître qui, lui, n’avait de claustral que le nom, a pour châtelain le propriétaire de la partie de notre plage faisant suite, vers Dahouët, aux terrains de M. Cotard.

De l’autre côté de Pléneuf, dans la direction d’Erquy, Nantois, dans une situation exceptionnelle, au milieu de ses bois, à quelques centaines de mètres de la mer qui borde ses prairies.

Plus loin, toujours dans la même direction, à la limite extrême des deux communes, mais appartenant à la nôtre, la Ville-Berneuf, à M. le docteur Le Gal La Salle, ancien député, jouit d’une situation non moins avantageuse.

                       

« La station de Lamballe dessert la commune de Pléneuf, chef-lieu de canton, et le port de Dahouët, à 12 kilomètres au nord, port de relâche et d’expédition pour Terre-Neuve. C’est dans le cimetière de Pléneuf que repose le corps du général de Lourmel, tue devant Sébastopol ».

Voila ce que trouvait à dire de notre petit chef-lieu M. de Courcy, l’un de nos « Guides » les plus consciencieux. Il est vrai que son Itinéraire de Rennes à Brest et à Saint-Malo parut en 1864 et que saint André, au risque de rendre jaloux nos amis les Russes, dont il fut l’apôtre et dont il est resté le patron, n’était pas encore venu, à titre d’ex-pêcheur, visiter notre plage et transformer notre Val en dret (Val en droite ligne de Pléneuf à la mer) en Val Saint-André, suivant un essai de légende fantaisiste, ou simplement Val-André.

Un autre Guide, plus récent que celui de M. de Courcy, a vu tout près de notre village un vieux manoir, sans nous donner son nom. Ce ne peut être que le Vaucler (V. Chap. VII) auquel nous avons fait largement les honneurs de notre « Baronnie ». Il n’est d’ailleurs qu’à 1 kilomètre du Val-André. Un sentier, à l’abri du soleil et du vent sous de grands arbres, descend jusqu’à la mer le long d’un ruisseau, conduisant du château à la grève de la Ville-Richard ou du Vaucler, communiquant à celle de Nantois.

Ce qui nous reste à dire du Guémadeuc sera purement historique puisque, comme nous l’avons dit, il n’en reste plus traces, pas même des ruines.

Le château du Guémadeuc a été, pendant plusieurs siècles, le point de mire des pirates qui débarquaient à Dahouët.

N’en déplaise à l’auteur du certain Livret-Guide-Indicateur (Chemin de fer de l’Ouest : Normandie, Bretagne et Ile de Jersey) qui égare les visiteurs de Nantois « sur la route de Lamballe » et qui a vu, « à côté », les « ruines de l’ancienne forteresse du Guémadeuc », nous ne partagerons pas des illusions d’optique plaçant à gauche ce qui est à droite et permettant de voir avec les yeux de la foi … sur la foi sans doute d’un autre Guide qui parle des ruines d’une « ancienne abbaye », les restes d’un château fantôme. C’est à la page 124 de ses « Descriptions des principaux points intéressants à visiter sur le réseau des Chemins de fer de l’Ouest » que nous empruntons ces merveilles, dût-on nous accuser de plagiat.

Aux Etats de Bretagne, tenus à Vannes, en 1451, Madeuc, sire du Guémadeuc, avait été élevé au rang de banneret. A ceux de 1610 (27 septembre), également tenus à Vannes, messire du Guémadeuc venait, dans l’ordre des préséances, immédiatement après le baron de la Hunaudaye.

En 1698, « le marquis du Guémadeuc », gouverneur de Saint-Malo et lieutenant pour le Roi dans les évêchés de Rennes, Vannes. Dol et Saint-Malo, se voit conférer par déclaration royale la lieutenance héréditaire de ces quatre évêchés. Des deux filles qu’il laissa, « l’une épousa le marquis de Volvire ; l’autre, le comte de Marbœuf, chambellan de Stanislas, roi de Pologne et lieutenant du Roi de la Haute-Bretagne, à cause de sa femme ».

Le fief du Guémadeuc, « après avoir été longtemps possédé par les seigneurs de ce nom, passa dans la maison de Vignerot, marquis de Pontcourlay. Il fut vendu par le duc de Richelieu au sieur de Berthelot. Vendu une seconde fois en 1719, il fut acquis par Agnès Rioult de Douilly qui avait épousé Etienne de Berthelot et en 1770, il était encore possédé par son petit-fils, M. Baudoin, maître des requêtes ».

En 1747, le Guémadeuc conservait encore ses droits de juridiction dont relevaient les notaires de Pléneuf :

« Estant dans nos études et demeures que nous avons séparément dans la paroisse de Pléneuf, nous y est venu trouver noble maistre François-Hyacinthe, seigneur de Saint-Vreguet, procureur fiscal de notre dicte juridiction du Guémadeuc, demeurant au chasteau de la Ville-Nihan, dite paroisse de Pléneuf ».

Le Guémadeuc ajoute à l’avantage d’avoir vu son nom porté par l’une des plus grandes maisons de France et de Bretagne l’honneur d’avoir eu pour Régisseur, au siècle dernier, un agronome distingué. M. Le Dosseur (c’était son nom), fut adjoint en 1769 par les Etats aux membres déjà désignés pour faire partie de la Société d’agriculture instituée en 1762, à Saint-Brieuc, par ces mêmes Etats.

Dans l’antiquité, Romulus et Remus étaient séparés par un sillon qui coûta la vie à ce dernier pour l’avoir franchi. De même, nos fondateurs ont-ils un fossé entre leurs possessions riveraines de la grève du Val-André, mais s’il y a de la concurrence, il n’y a pas d’hostilité.

Les terres du Guémadeuc qui appartiennent à M le comte d’Aubert joignent, par un pont, les terrains de M. Cotard, à l’embranchement de la route du Minihy. Un autre chemin, récemment ouvert aux frais du propriétaire du Guémadeuc, relie à la voie départementale cette partie de la plage et la rapproche de Dahouët.

Pléneuf s’honore d’avoir vu naître le général de la Molto-Rouge, le glorieux vétéran des guerres d’Espagne, de Belgique, de Crimée et d’Italie, grand-croix de la Légion-d’honneur, ancien député. Dans la guerre Franco-Allemande, le général de la Motte-Rouge commanda en chef nos troupes de l’Ouest.

Nous ne voudrions pas terminer ce chapitre sans inscrire sur le livre d’or de notre commune ces lignes de l’historien de Saint-Brieuc :

« Simple et bon dans la vie privée, il aimait surtout à goûter les joies de la famille dans sa petite campagne du Val-André, à peu de distance de sa ville natale ».

C’est de l’Amiral Charner dont parle ainsi M. Lamare, de notre illustre marin, « l’orgueil de Saint-Brieuc, sa ville natale » et aussi le nôtre puisque ce fut ici sa villégiature favorite.

A côté de l’Amirauté, dont une ruelle la sépare, la ravissante propriété de M. Ruello vient de voir achever sa belle villa, sous la direction de M, Eveillard, entrepreneur de travaux publics à Lamballe.

Le jardin qui l’entoure, artistiquement dessiné est digne de la villa.

Pléneuf, 2,422 habitants, à 1 kilom. ½ du Val-André.

Manuscrit de la Bibliothèque municipale de St-Brieuc.

Au siècle dernier, « le grenier du château de Nantois » percevait, en Saint-Alban comme en Pléneuf, des rentes féodales dont l’une d’elle, en froment, était rendible audit château et due par la dame de la Goublaye, veuve Le Garou, à cause de la Ville-Meno, maison et métairie noble, en la paroisse de Saint-Alban, sous la mouvance de la seigneurie de Nantois et de la Sorais. (Audience précitée, Chap. V, I, du 17 décembre 1787). — Registre des Plaids généraux de la Baronnie de la Hunaudaye (Villethéart et autres annexes), juridiction à laquelle Nantois était soumis.

Ecrivain distingué, M. le Dr Le Gal La Salle est lauréat de l’Académie française pour son ouvrage : L’Héritage de Jacques Faruel.

Son cœur a été transféré à Pontivy, sa ville natale.

Chapitre VII, I.

Ruffelet. — Annales.

Contrat du 13 mai 1747.

Au nombre des Sociétaires on remarquait MM. de Rabec, chanoine, Armez de Poulpry, de La Salle Le Mée, etc.

Les Souvenirs de Campagnes du Général de La Motte-Rouge se publient chez P. Lethielleux, 10, rue Cassette, Paris.

Histoire de Saint-Brieuc.— Société d’Emulation des Côtes-du-Nord. — Saint-Brieuc, F. Guyon.

Nous ne pourrions, sans injustice, omettre les noms de MM. Pierre et Mathurin Denis, entrepreneurs à Pléneuf, qui ont si largement contribué, eux aussi, aux embellissements de la plage.

Parmi les propriétaires, citons: MM, Revoil, Directeur du Cabinet et du personnel au Ministère des Affaires étrangères ; Proudhon, Préfet du Finistère ; Mention, Examinateur à Saint-Cyr ; Lecomte, Avocat à la Cour d’appel de Paris, Président de notre Syndicat ; Planel, Violon solo de la Reine d’Espagne (Manoir Planel). etc., etc., (Voir Annuaire du Val-André).

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