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2 avril 2013 2 02 /04 /avril /2013 12:23

 

CHAPITRE X

I

Lamballe sous la Ligue
Raisons de voisinage, fatales aux Royaliste, de la Hunaudaye et du Vaucler

Lorsque survint la Ligue, Lamballe dont les fortifications avaient été plusieurs fois démolies puis rebâties depuis quatre siècles qu’elles existaient, était encore une forteresse redoutable dont il ne reste d’autres traces que celles de Notre-Dame, objet d’une récente et intelligente restauration. Sous Richelieu, on acheva de raser à peu près tout ce qui subsistait du château et des remparts. Ne fut épargné que ce qui faisait corps avec l’église.

Il ne faudrait pas croire, par exemple, que l’épaisse maçonnerie appuyant le rocher « du côté du précipice », comme on le disait déjà au XVe siècle, soit une restauration des remparts de la vieille forteresse. Malgré l’air batailleur qu’elle se donne, cette muraille entièrement neuve (1874-1885) n’a aucune alliance avec le passé guerrier. Elle a le tort d’avoir confisqué le pittoresque au profit de la solidité. A pic sur le roc que des carrières trop longtemps exploitées avaient imprudemment miné, Notre-Dame avait auparavant une hardiesse de citadelle que l’architecte moderne lui a fait perdre.

Au siège de Lamballe (1591), le célèbre La Nouë, Bras-de-Fer, qui était à l’armée du prince de Dombes, avait émis l’avis d’en suspendre les opérations, l’artillerie des partisans du Roi étant par lui jugée insuffisante. Telle ne fut pas l’opinion des sires de la Hunaudaye et du Vaucler, intéressés à ne pas voir ainsi s’éloigner leurs alliés : « Messire de la Hunaudaye pressoit tort qu’on assiégeât, son chasteau n’estant qu’a deux lieuës de Lamballe, et le marquis d’Asserac faisoit le semblable, du quel le sien estoit aussy à deux lieuës lieues ». Leur funeste avis prévalut.

Bras-de-Fer (c’était le surnom que valait à ce grand capitaine le bras mécanique remplaçant celui qu'il avait perdu en guerroyant), ce « brave homme », disait Henri IV, qui « à lui seul valait une armée », aurait été atteint, suivant la tradition, près de la porte de Bario, en inspectant lui-même, du haut d’une échelle, la brèche que ses canons venaient de pratiquer. Quinze jours après, il expirait à Moncontour où il s’était fait transporter, et tout huguenot qu’il était, il édifia par sa foi profonde les catholiques aussi bien que les protestants. Son médecin se serait obstinément refusé à laisser pratiquer l’opération du trépan : cet entêtement aurait empêché de le sauver.

Lamballe ne pouvait qu’appartenir à la Ligue, le duc de Mercœur (Philippe-Emmanuel de Lorraine) qui en était l’âme ayant épousé Marie de Luxembourg, duchesse d'Estampes et de Penthièvre, née à Lamballe en 1562. Cette princesse descendait de Charles de Blois et de Jeanne Bretagne. La fille unique de Mercœur et de Marie (Françoise), épousa, la Ligue finie, César, duc de Vendôme, fils légitimé de Henri IV.

En outre du célèbre Bras-de-Fer que le Roi avait pleuré, les Royalistes perdirent, en 1592, le sire de la Hunaudaye, René de Tournemine, lieutenant-général de Bretagne, dont la mort précéda de peu de temps celle du baron du Guémadeuc, du même parti, à la suite d’une blessure reçue en 1591 au siège de Loudéac.


II

Le Guémadeuc et Bienassis sous la Ligue

En 1590, les Ligueurs, commandés par le marquis de Chaussin, venaient assiéger le Guémadeuc. Ils ne purent le prendre qu’au bout de quelques heures, bien qu’ils fussent au nombre de six cents et qu’ils eussent deux pièces de canon.

Aussitôt après, ils arrivaient devant Bienassis qu’ils occupèrent aisément et pillèrent. En partie détruit, ce château ne tarda pas à être rebâti, tel qu’il est, par Hyacinthe Visdelou. Il appartient, par conséquent, au XVIIe siècle.

Le 15 mai 1592, le capitaine Quensal, venu du Guémadeuc au secours de Saint-Brieuc menacé parla Ligue, reçut « un pot d’hypocras, 8 de Gascogne , des confitures, quelques pains et des viandes ».

A partir de ce moment-, nous perdons de vue le Guémadeuc et ses renforts, aux temps si troublés de celte guerre civile.

III

Planguenoual sous la Ligue.

En 1597, l’église de Planguenoual fut incendiée, le lendemain de Noël « par les soldats du régiment du sire de Vauvrix, cantonnés à St-Brieuc, Quessoy et Hillion et qui se livraient à toutes sortes de déprédations, maraudant constamment dans les communes d’alentour. Le feu prit à onze heures, et l’on avait entendu auparavant, autour du cimetière, un grand piétinement de chevaux. Le chœur, les lambris, les charpentes, ainsi que les vases sacrés et ornements de l'église, tout fut consumé en moins de trois heures, l’incendie avant été nourri par un vent violent. Le clocher s’écroula avec un fracas épouvantable. Personne ne put entrer dans l’église pour y porter secours, tant la fumée y était intense ».

Cet édifice qui fut alors rebâti est resté à l’état pour ainsi dire provisoire. Sa fondation était fort ancienne : dés 1116, elle figure, avec l’église de Bréhand qui jusque-là avait eu pour recteurs héréditaires de simples laïques, parmi les donations faites par Jean, évêque de Saint-Brieuc, aux Moines de Saint-Melaine.

Mémoires de Jean du Matz.

La porte de Bario, dont une partie avait été entamée en 1844, a définitivement disparu eu 1848. Une autre porte, celle de Saint-Martin par laquelle on passait, en quittant Lamballe avant de prendre la route de Dahouët, existait encore, il y a peu d'années, les derniers vestiges des anciennes fortifications, la tour aux Chouës (chouettes), que l’on apercevait de cette route, à trente ou quarante pas de la porte Saint-Martin, viennent également d’être abattus.

L’un des héritiers de ce grand nom, le vicomte de la Nouë, député des Côtes-du-Nord, habite les Aubiers, ce joli château moderne, aux élégantes tourelles que l'on aperçoit du chemin de fer, à la hauteur d’Yffiniac, vers la mer, en Hillion.

L'ex-comté du Penthièvre , érigé en duché, fut vendu par son petit-fils à la princesse de Conti, puis revendu (1696) à Louis-Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse. Le duc de Penthièvre le transmit à sa fille unique, mariée au duc de Chartres, fils du duc d’Orléans. Le nouveau château de Lamballe (l’ancien collège, aujourd'hui l’école primaire supérieure) appartenait encore, sous Louis-Philippe, aux princes de cette maison ; le Roi fit don à la ville d’une dépendance du château, naguère affectée aux sourds-muets, aujourd'hui enclavée dans la propriété de M. de Launay.

Lamare, — Histoire de Saint-Brieuc, Société d’Emulation. — Saint-Brieuc. F. Guyon.

Pendant que les Ligueurs pillaient nos châteaux de Pléneuf, le Guémadeuc et Bienassis, les Royalistes rançonnaient Hillion. Par dévouement pour ses ouailles auxquelles la garnison de Moncontour venait d’imposer des contributions exorbitantes, leur recteur, messire Le Noir de la Villepierre, offrit ses propres biens en garantie, et comme il ne put tout payer immédiatement, il fut emmené « prisonnier » en cette ville où il resta en otage jusqu’à versement de la somme exigée. (Dossier de la Villepierre).

Le Maout. — Annales Armoricaines, p. 123 et 124. — Saint-Brieuc, Guyon, frères et Le Maout.

Ruffelet. — Annales.

Le Prieuré de Saint-Melaine de Lamballe fut lui-même donné, en 1123, par le comte Etienne de Penthièvre, à l’abbaye de Saint-Melaine de Rennes.

 

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