Tous ces toponymes s’appliquent à des élévations plus ou moins prononcées et contiennent les termes Bré, Brin, Bran (cf.le gallois « bryn »: colline suivi d’un vocable goulo, golo : « lumière », parfois nom propre.
Le composé se montre en Galles sous la forme Bryngoleu en Anglesey et en Cornouailles Anglaise sous la graphie Burngollow en 1377 et Brongolo en 1277 en Saint Mewan.
En Galles Goleu apparait comme nom féminin dans la nombreuse descendance de Saint Brychan petit roi au Pays de Galles, mais
il est possible que nos Brangolo, Brengoulo aient correspondu pour le sens au toponyme français Clermont et à l’italien Chiaramonte.
Brangolo du mot breton Brang holeu : littéralement « la butte des lumières »ou « la butte de la lumière ».
La topographie indique un élèvement important du sol (colline) dominant une étendue de terre relativement importante, à l’exemple d’une chapelle qui existe encore et aurait peut être « christiannisé » un lieu où des pratiques religieuses encore plus anciennes auraient existé.
Noms en Bran et Golo :
Bringolo /BRINGOLO (B)
Brangalo, Brangolo en 1513, puis Brigalo à BROONS
Le Berholo et Breholo : Le FOEIL
Bringolo : HILLION
Brangolo : PLAINTEL
Brangolo en 1513 : PLEMY
Brangolo en 1513, puis Bringolo : PLOURHAN
Brigolo : POMMERET
Brangolo en 1494 : CAMPEL
Brengollo en 1406, puis Brangolo : MAURE
Brangolo : MISSILLAC
Brangolo : CARENTOIRE
Brangolo : CARO
Brangolo : MAURON
Bangolo en 1277 puis Brangolo : NOYAL-MUZILLAC
Brangolo : SAINT-SANSON
Bragolo : SULNIAC
Paul QUENTEL dans une étude parue dans la revue celtique Ogam d’octobre 1954 consacre une partie de son article à Bringolo et Brangolo et lui retrouve de nombreux homonymes en Cornouailles Anglaise et au Pays de Galles, il cite dans le petit village de Saint Mewan en Cornowal, la présence d’un petit mamelon fort peu élevé qui porte le nom de Burngollow.Cette colline se nommait en 1296 Brongolou , puis Browolou en 1311. Il est remarquable de voir la correspondance de biens de noms de lieux des deux cotés de la Manche. Dans le nom de lieu Bringolo, le premier terme se prenonce « Brine » en breton en nom « Brin » comme le français « Brinc de Jonc ». Il se retrouve au Pays de Galles avec la meme prononciation bretonne dans bien de noms de lieux, qui sont tous des buttes de terrains Bryn Garw, Bryn Melyn.
Le second terme du toponyme est Golo et se traduit sans problème en français par « Lumière ». Certains érudits ont émis l’hypothèse de voir dans Golo un nom propre mais semble l’écarter pour divers raisons, il peut être employé comme patronyme, il correspondrait au latin Clarus, claire par extension « illustre ». Le nom a du signifié un teint clair, ainsi en Gallois on retrouve Goleubrid qui se décompose de Goleu et correspond à notre Golo breton suivi (b) de pryd teint. D’après l’étude de Paul QUENTEL, pour conclure sur Bringolo et Brangolo disons que ce nom de lieu à son correspondant français dans Clermont-Ferrand « une colline de lumière » ; une colline bien en vue ; la lumière ; le feu ; les druides ; la source de vie.
Sources :
L’écho d’Armor de Michel CORLAY.
Revue Ogam 1954 Paul QUENTEL.
Les origines de la Bretagne de
Léon FLEURIOT.
Histoire de la Bretagne et des Pays Celtes.
Il reste le village de Brangoulo en Guidel souvent oublié parmis les spécialistes en toponymie, Cassini donne Brangof. Mais je confirme qu’il s’agit bien du village de Brangolo depuis le XVIIe siècle, propriété en partie de l’abbaye de Saint Maurice en Clohars-Carnoët comme l’atteste les actes notariés trouvés aux archives et tout indique que le berceau de ma famille se trouve là, seul membre plausible comme Brangolo ce Brangof métayer exempt de fouages en 1485 en Guidel.
D’après l’ouvrage de Job Jaffré (secrets et mystères de nos ker), les uns y voient des lieux de rendez-vous mystiques ; d’autres les considèrent comme des collines à signaux lumineux ; et d’autres enfin tout simplement des hauteurs en évidence, offrant le sens des nombreux Clermont de France .
On pourrait être tenté par une autre explication : à savoir que ces Golo seraient des contractions de Govello [forges] qui se rendent dans la prononciation courante en goélo ou gouélo. Autrement dit, il y aurait eu des forges primitives sur ces hauteurs, répondant à la définition des châteliers de René de Kerviler, soit des trous énormes dans lesquels on faisait fondre le minerai à la faveur d’un feu très soutenu. Malheureusement nulle part dans les documents les plus anciens voit apparaitre goélo mais invariablement des golo.On ne saurait danc conclure en ce sens de lumière.
Pratrick Brangolo, le 15 septembre 2008