Bulletin des Sciences Agricoles et Économiques – M. J. JUNG, Paris 1829.
Comice de Plœuc. Ce comice, annexe de la société de Saint-Brieuc, est bormé par une association de soixante cultivateurs qui se réunissaient deux fois l’an sous la présidence de Baron du Taya. Déjà, à l’aide des encouragements donnés aux propriétaires de beaux élèves et au moyen de taureaux étrangers, le canton peut se flatter d’être en possession d’une éspèce bovine qui, à des formes régulières, joint la douceur, la force et est de plus facile à engraisser. Tout en s’occupant de l’amélioration de l’espèce bovine, le Comice a songé à lui ménager une nourriture abondante en toutes saisons. Il a reconnu que la culture du trèfle rouge de Hollande convient au canton ; au contraire, il n’a pas favorablement accueilli le ray-grass, plate dure, qu’il ne regarde pas comme très nourrissant. Il n’en est pas de même du turneps, qui a été fort gouté, du colza, qui est très bien venu en pleine terre, et du rutabaga, qui est devenu très gros. Le président a proposé desubstituer à la culture de 3 ans l’assolement de 4 ans, qu’il propose d’établir ainsi : 1ère année, moitié du terrain en sarrasin, moitié en pommes de terre ou navets ; 2ème année, avoine avec trèfle ; 3ème année, trèfle, deux coupes et tourner la terre en septembre, pour y mettre le froment en octobre ; 4ème, froment. M. du Taya présente encore un mode proposé par M. Loncle de la Braize et que voici : 1ère année, sarrasin ; 2ème, seigle avec froment ; 3ème, pommes de terre ou navets ; 4ème, avoine avec trèfle. M. du Taya a obtenu de beaux résultats de son assolement. La culture du lin s’est répandue dans les environs, grâce aux premiers essais du desservant de Lanfais. Le défrichement de landes étant une des opérations que le Comice avait principalement en vue, il fit fabriquer divers instruments aratoires, entr’autres des charrues exécutées sur le modèle de celle que M. du Taya emploie pour le défrichement des landes les plus ingrates du canton, et des herses semblables à celles de M. Trochu. Le président enseigna au Comice le moyen d’opérer d’une manière économique le défrichement de ces terrains rebelles ; 153 hectares ont été ainsi défrichés. En 1824 et 1825, plus de 20,000 pins de Riga ont été plantés par M. du Taya, et plus de 100 hectares de forêt ont été ensemencés de hêtres, chênes, châtaigners, bouleaux, frênes et arbres verts.